Formation du 13 juillet - la Communication NonViolente
- cecilefriedrich
- 13 juil. 2024
- 6 min de lecture
Communiquer oui ! Mais avec bienveillance, fermeté et sans docilité !
Marshall Rosenberg etait un psychologue américain (1934-2015). Il est le créateur d'un processus de communication appelé « communication non violente » (CNV). Il a travaillé dans le monde entier en tant que faiseur de paix ainsi que comme directeur pédagogique du « Centre pour la Communication Nonviolente » (Center for Nonviolent Communication), une organisation internationale à but non lucratif qu'il a fondé en 1984.
La communication NonViolente est un apprentissage !

La méthode de Rosenberg a découlé de ses travaux, de ses observations et de ses expériences. Impliqué auprès des élèves à difficultés, des enseignants, impliqué dans la lutte contre la ségrégation et la communication anti racisme, il déployait ses qualités dans le domaine de la résolution de conflits et dans la communication bienveillante.
Il travaillait comme médiateur dans des conflits entre militants en faveur des droits civils et des institutions engagées à supprimer la ségrégation raciale. C’est dans ce contexte qu’il a fondé le Centre pour la communication non-violente (CNVC), une organisation internationale à but non lucratif qui a pour but de faire connaître cette méthode de communication. Sa bibliographie sur l’éducation et la communication est impressionnante.
« La CNV est née de ma pratique avec des gens qui souffraient
et de mes expériences avec ce qui pouvait leur être utile,
que ce soit dans une école correctionnelle pour filles
ou avec des personnes étiquetées schizophrènes »
« C’est le langage et les interactions qui renforcent notre aptitude
à donner avec bienveillance, et à inspirer aux autres le désir d’en faire autant»
Cette méthode de communication permet de créer un élan de coopération, de favoriser la cohésion d’équipe, mais aussi l’entraide et l’empathie. En d’autres termes, la CNV permet de remettre de l’authenticité et de la responsabilité dans ses échanges avec les autres.
Comment recevoir un message ?
Lorsqu’une personne s’adresse à nous, nous ne pouvons que rarement l’entendre de manière neutre et froide. Notre égo, notre conscience ou notre enfant intérieur va réagir à ce message et l’interpréter. Chacun évoluant dans sa propre réalité créée par nos expériences personnelles, nous allons capter le message et le traduire, le décoder pour qu’il corresponde à notre réalité du moment. L’être humain étant toujours attentif, de manière innée et instinctive, aux dangers qui le guettent, nous avons tendance à réagir aux messages en se retournant contre l’autre ou contre nous-même.
Se retourner contre... | Se tourner vers... | |
... l'autre | Exiger, exigences Déni de responsabilité Conflits Mécanisme de défense : blâme, punition Critiquer Conseiller, nier, diagnostiquer, enquêter Compétition Préjugés Intolérance Ressentiments | Interroger Questionner, se questionner Se dire Chercher à comprendre Chercher un soutien Empathie Rassurer Demander Chercher à comprendre |
... soi-même | Auto critique, auto défense, exigences personnelles Se braquer, se vexer Dénigrer, blesser Se juger Dévalorisation Conflits internes Ramener le problème à soi Colère Frustration, non dits Automutilation | Chercher le calme Chercher à comprendre Trouver la force de faire face Se protéger Valoriser, se valoriser Laisser glisser Silence Se connaître |
En conscience, il est alors nécessaire et vitale pour une bonne communication, et une bonne santé intérieure aussi, de modifier notre écoute du message pour se tourner vers l’autre ou vers soi-même.
Alors, en quoi ca consiste la CNV ?
Avant de critiquer “TU” et de penser à “NOUS” , il est primordial de prendre soin de “JE”.
"Tu fais trop ceci, tu me critiques, tu es méchant, tu ne vois pas que...."
“TU” ne peut pas être changé par les autres, mais “TU” peut changer en recopiant, en mimant les comportements positifs de ses congénères. C’est la responsabilité de chacun de le faire à son niveau.

1 - J’OBSERVE LES FAITS
Si j’enlève mon esprit critique et tatillon, quels sont les faits ? si je devais décrire la situation de manière factuelle, froide et distante, que dirais je ?
2 - J’IDENTIFIE LES SENTIMENTS
Si je regarde ce qu’il se passe à l’intérieur de moi, sans parler de l’autre, qu’est-ce que je ressens ? Quelles émotions me traversent ? Je ne cherche pas le pourquoi mais juste les mots sur mon émotionnel.
3 - JE RECONNAIS MON BESOIN
Si je ressens ces émotions, quels besoins se cachent derrière elles ? De quoi ai-je besoin pour que mes émotions se calment et soient entendues ?
4 - JE FORMULE MA DEMANDE
Je connais mes émotions et mes sentiments, alors je peux formuler une demande : “Lorsque TU fait ceci-cela (FACTUEL), JE me sens ceci-cela (EMOTIONS) car J’AI besoin de ceci-cela (BESOINS). S’il te plait, JE voudrais que TU fasses ceci-cela (REQUETE NON EXIGEANTE ET REALISTE).
4bis - JE CHERCHE A COMPRENDRE LA DEMANDE DE L’AUTRE
Dans l’écoute active, nous allons faire preuve d’empathie pour l’autre dans les même étapes en posant des questions pour l’aider à formuler sa demande CNV : “Lorsque JE fais ceci-cela, te sens-TU ceci-cela ? As-TU besoin de ceci-cela ? Quelles actions concrètes aimerais-TU voir pour ceci-cela ?”
Ainsi, nous nous éduquons mutuellement à bien communiquer !
Concrètement
Factuel + mon émotion + mon besoin = réussite de formulation d'une demande explicite !
Concrètement, il ne s’agit pas de se ratatiner devant une personne en colère ou pris dans un comportement violent et agressif. Il ne s’agit pas non plus de devenir un bisounours bien élevé et soumis au pire situation !
La CNV est bien plus que cela. C’est un outil à mettre en pratique à chaque moment d’émotion désagréable, à chaque besoin non entendu, à chaque fois que vous ne vous sentez pas aligné avec vous-même.
Analyser une situation en prenant du recul, écouter ce qui se passe dans son corps et dans son âme et pouvoir le verbaliser, voilà les 4 étapes qui résume l’enjeu de cette communication particulière !
Votre FAQ du jour :
Mais alors, quand ma fille ne range pas sa chambre après 4 demandes, je dois continuer à formuler ma demande en CNV à la place de piquer une crise ?
Il faut différencier une demande et une exigence. Si vous exigez que votre ado range sa chambre, vous allez utiliser une forme de communication bienveillante positive ou un mode autoritaire. Si vos besoins ne sont pas respectés, il peut y avoir un problème d’écoute active ou de formulation de demande. Posez des questions ! Cherchez à vous comprendre et à comprendre l’autre sans jugement !
Après plusieurs tentatives, si la situation l’exige, nous pouvons nous permettre de devenir exigent, mais il faut alors assumer le conflit qui suivra. C’est un choix personnel.
Mon père refuse d’aller voir les voisins s’il a un problème mais je ne peux pas toujours être là ! J’ai beau lui dire, il s’en fout...
L’avez vous formuler en disant “TU dois”, “il faut que “TU”” ? ou l’avez vous formulé en disant, “quand tu as un problème et que tu t’isoles, j’ai vraiment très peur pour toi, j’ai besoin d’être rassuré quand je suis loin de toi ! s’il te plait, si TU as un soucis, passe leur un coup de fil.” avec tendresse et empathie ?
Avez-vous chercher à le comprendre ? “Quand TU ne prend pas au sérieux mon inquiétude pour toi, est-ce que tu ressens ceci-cela ? as-tu besoin de ceci-cela ? ou de quoi as-tu besoin pour me comprendre ? ou qu’est ce que cela te fait ? Il s’agit d’écoute active.
Si après plusieurs tentatives, rien ne change, c’est de sa responsabilité. La vôtre a été de communiquer avec authenticité.
Alors, si l’interlocuteur refuse d’accéder à notre demande, nous ne pouvons rien faire ?
Chacun est responsable de ses actes et de ses mots. Le principe de responsabilité personnelle est un concept important dans la résolution des conflits. Il faut être 2 dans un conflit ! Nous devons également être préparé à ce que notre demande n’aboutisse pas.
Mais, d’expérience, quand nous passons à ce langage là, l’autre va pouvoir refuser quelques temps mais sachez que vous plantez des graines dans son esprit : votre tristesse, votre chagrin, votre anxiété, vos besoins de sécurité, d’amour ou de lien vont, à un moment donné, le toucher et il changera doucement, à son rythme, par l’exemple de la demande formulée et de la liberté qui suit.
Vous pouvez exiger avec autorité et attendre l’obéissance mais c’est une source de conflit et une résolution sur le très court terme, vous créez un rebelle !
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